1ère table ronde sur la biodiversité en ville et dans l’entreprise

biodiversité en ville, design plus qu'humain

La biodiversité en ville et en entreprise

Week end, riche d’échanges autour de la biodiversité en ville, organisé par  Yves Emo et réunissant des professionnels et experts du sujet

William Van Gelderen Plannier et Philippe Bouteyre (Praxilience) y ont présenté le dispositif qu’ils ont designé pour prendre au sérieux la biodiversité dans le contexte d’un aménagement de quartier.
Ce dispositif utilise des concepts novateurs enseignés par le Msc Design et Stratégie pour l’Anthropocène porté par ESC Clermont Business School et Strate, Ecole de Design de Lyon et dirigé par

Alexandre Monnin . Il a été testé dans le cadre de leur enquête redirection écologique pour ARP Astrance sur le sujet de la construction neuve en Ile de France.

 L’Anthropocène pour cadre et point de départ de la redirection écologique

Présentation par William et Philippe

Le Master of Science « Strategy & Design for the Anthropocène » est la première formation au monde doté d’une visée opérationnelle qui prend l’Anthropocène pour cadre et point de départ.  Ce master forme à la « redirection écologique« . Il s’appuie sur l’approche de design, qui s’appuie sur la démarche

d’enquête. Le concept d’Anthropocène désigne une époque géologique nouvelle marquée par les conséquences des activités de l’homme. Le changement climatique, l’érosion de la biodiversité e

n sont des marqueurs.  La redirection écologique part du constat que les

approches de type croissance verte, développement durable ou RSE sont dépassées. Les « redirectionnistes » aident donc les entreprises et les institutions à imaginer de nouvelles stratégies pour s’aligner sur les limites planétaires. Cela veut dire tenir compte des contraintes écologiques et climatiques liées à l’anthropocène. Quitte à fermer certaines activités qui menacent l’habitabilité de la Terre.

La démarche d’enquête pour porter attention a une pluralité de visions sur des enjeux a découvrir

La redirection écologique s’appuie sur le design, qui s’appuie sur l’enquête. Cela afin de mieux comprendre les incertitudes des acteurs humains et non humains. Par l’enquête, il s’agit surtout, en partant de la réalité du terrain, de porter attention à une pluralité de visions sur des enjeux qui sont à découvrir. Il s’agit d’éclairer des angles morts, de rendre visibles des attachements, de mettre en lumière des antagonismes et des complémentarités. En pratique, le travail d’enquête nécessite de réaliser des entretiens, des recherches bibliographiques. Cela nécessite d’absorber tous ces éléments avec un temps de réflexion et de maturation avant de pouvoir restituer sous la forme qui permette le mieux d’avancer.

Une enquête sur l’arrêt de la construction neuve en Ile de France.

Arp Astrance est une agence spécialisée dans le domaine de l’immobilier. Elle est composée de 4 pôles dont un spécialisé en biodiversité. C’est donc pour cette agence que William et Philippe mènent une enquête sur l’arrêt de la construction neuve en Ile de France. Dans cette enquête, la prise en compte de la biodiversité est un élément clef. Ceci pour plusieurs raisons : tout d’abord, diminuer l’impact en dehors de la ville en limitant l’étalement urbain. La densification urbaine est donc un levier important.  Car il permet de limiter les impacts sur la biodiversité. Mais il contient des effets pervers.  En effet, densifier peut renforcer l’impact sur la biodiversité urbaine.  L’effondrement de la biodiversité s’opère autant dans les milieux naturels que dans les villes. Il y a donc un risque d’inadaptation au changement climatique. Pour cette raison, il est essentiel de trouver de nouvelles approches pour prendre en compte la biodiversité dans les aménagements urbains.

Un dispositif pour prendre au sérieux tou.te.s les acteurs et leurs modes de production de sens humains ou non humains

Le dispositif d’atelier conçu par William et Philippe permet justement cette prise en compte. En effet son principe est celui d’un un jeu de rôle et de design fiction à la fois. De plus, il s’agit de faire réfléchir autour de l’aménagement d’un quartier en se plaçant dans un cadre futur et en empruntant des rôles dont certains peuvent paraitre inhabituels : le maire, le rénovateur immobilier, la mésange, les bâtiments, les générations futures. C’est donc une invitation à prendre au sérieux tou.te.s les acteurs et leurs modes de production de sens, que ce soient des humains ou des non-humains. Même si cela peut paraître à priori irrationnel. Le cadre prospectif permet d’inscrire les débats dans un temps long ce qui est pertinent pour aménager un quartier.  C’est ce qui a été expérimenté avec succès avec le comité directeur de Arp Astrance.

William et Philippe envisagent de continuer à développer ce type de dispositif. Ils souhaitent le proposer en l’adaptant aux collectivités qui souhaiteraient l’expérimenter. Si intéressés les contacter directement.