Dans cet article publié dans le numéro spécial « L’erreur est urbaine » de la revue Urbanités (numéro 17), Bastien Marchand et Philippe Bouteyre explorent le concept de redirection écologique appliqué à la gestion des infrastructures urbaines zombies. Le physicien Jose Halloy qualifie ainsi les éléments à durée d’utilisation minimale mais à durée de déchet maximale.
La redirection écologique propose une approche en deux temps pour repenser la ville et fermer les infrastructures urbaines zombies. D’abord, hériter de la technosphère tout en cherchant à se détacher de cette dépendance. Puis fermer certaines entités technosphériques tout en prenant soin des personnes vulnérables.
L’article présente une initiative de redirection écologique en cours, qui considère la piscine municipale comme une empreinte de l’habitat urbain insoutenable de l’Anthropocène. Il explore comment comprendre ces attachements peut aider les collectivités territoriales à adopter des stratégies de redirection.
Dans le contexte énergétique et géostratégique actuel, la perspective redirectioniste est plus urgente que jamais. Certaines collectivités ont déjà pris des mesures temporaires pour fermer ou réduire la consommation énergétique de leurs piscines en réponse à cette situation. Des sites touristiques et de loisirs, tels que la station de ski de Métabief, adoptent également des stratégies de redirection. Ces exemples sont des terrains d’investigation fertiles pour le redirectionisme.